La petite martyre de l'A10: l'ADN au secours des enquêteurs

La petite martyre de l'A10: l'ADN au secours des enquêteurs

La petite martyre de l'A10

La petite fille retrouvée morte près de l’autoroute A10 en 1987 est devenue connue sous le nom de « la petite martyre de l’A10 » et « La petite » pour les habitants de son village de Suèvres. Malgré les enquêtes menées, les causes de sa mort et son identification restaient inconnues. Cependant, en 2017, grâce à une comparaison ADN avec un jeune homme arrêté, il a été possible de reconstituer son histoire et de l’identifier enfin comme Inass Touloub, la troisième d’une fratrie de cinq enfants.

L'ADN de plus en plus exploité

L’utilisation de l’ADN dans la résolution des affaires criminelles a augmenté considérablement depuis la mise en place du Fichier national des empreintes génétiques en 1998. Le fichage ADN a été élargi aux suspects, aux délits tels que les vols et les cambriolages, et il varie selon les pays. Les algorithmes permettant la comparaison des séquences d’ADN, les informations extraites des séquences d’ADN et les dispositifs législatifs ont également évolué, offrant aux enquêteurs judiciaires de nouvelles perspectives pour résoudre les affaires criminelles.

Des fichier nationaux et internationaux

L’analyse de certains régions du génome permet de déterminer des caractéristiques physiques du suspect comme la couleur des cheveux et des yeux, ainsi que son origine géographique, et de créer des portraits-robots génétiques. Le traité de Prüm de 2005 a également permis la coopération policière et judiciaire entre les pays européens en facilitant l’échange d’informations entre les banques d’empreintes génétiques. Certaines lois permettent également d’élargir les recherches lorsque les enquêtes sont infructueuses. Aux Pays-Bas, une loi de 2012 autorise le recrutement de volontaires pour identifier des membres de la famille du suspect grâce à l’ADN. Ce genre d’enquête génétique a permis l’identification du meurtrier présumé de Nicky Verstappen en 2018.

Des questions se posent...

Les avancées technologiques et législatives permettent aujourd’hui de résoudre des enquêtes criminelles qui étaient restées sans réponse, mais cela soulève également des questions éthiques. Les méthodes de prélèvement, d’amplification et d’analyse de l’ADN se sont perfectionnées, permettant de retrouver des fragments d’ADN sur des traces prélevées sur le lieu du crime, même après plusieurs années. Cependant, l’utilisation de bases de données généalogiques pour retrouver des suspects pose des questions éthiques, comme cela a été le cas avec l’arrestation de Joseph James DeAngelo en 2018.

L’utilisation de bases de données généalogiques pour résoudre des enquêtes criminelles pose des problèmes éthiques importants, car il n’y a pas de législation qui encadre l’accès à ces bases de données. Des entreprises telles que 23andMe ou Ancestry.com ont constitué des bases de données avec des millions de clients qui ont accepté que leurs données y soient incluses et partagées avec des tiers. Bien que cela viole le quatrième amendement de la Constitution américaine sur la protection des droits civiques, qui protège la vie privée et la surveillance des personnes, les verrous législatifs sont fragiles. Cela signifie que de plus en plus de personnes sont fichées et que les données sur chaque personne sont de plus en plus nombreuses, et que l’utilisation de ces banques de données deviendra de plus en plus fréquente lorsque les enquêtes ne trouvent pas de réponse.

 

...et des limites sont atteintes

Il est nécessaire de mettre à jour les lois sur l’utilisation de ces bases de données généalogiques et les limites de l’analyse génétique car la technologie évolue plus vite que la législation, créant ainsi des zones grises. Les recherches familiales, les portraits-robots génétiques et la consultation de bases de données généalogiques sont des exemples de ces possibilités qui émergent. Cependant, il faut être conscient des limites de ces tests et des risques de correspondances fortuites. Il n’y a pas de réponse simple pour encadrer ces nouveaux usages, qui impliquent des enjeux sociétaux. Il est important de trouver un équilibre entre la lutte contre la criminalité et la protection de la vie privée, ces usages devraient donc être étudiés par des comités indépendants représentant les différentes spécialités impliquées, comme c’est le cas dans le domaine de la bioéthique.

Le portrait-robot génétique est une technique controversée qui est utilisée dans l’enquête judiciaire. Il est autorisé aux Pays-Bas depuis 2003, mais il est interdit en Suisse, où la loi ne permet que l’analyse des régions non codantes de l’ADN. Cependant, il existe une possibilité de créer une jurisprudence en obtenant une autorisation du tribunal fédéral. Bien que cette technique ne concerne qu’une centaine de cas en France, son utilisation est préoccupante car elle peut révéler des caractéristiques liées à l’origine géographique ou à la couleur de peau du suspect. L’anthropologue Amade M’Charek de l’Université d’Amsterdam souligne que « si vous mêlez le crime, la génétique et la race, cela produit un mélange explosif ».

Dans The Detective Society, peut-être aurez vous à faire avec des analyses ADN…mais ne vous inquiétez pas, si c’est le cas on vous aidera à les analyser!

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